Route 1 - Californie du Nord



Vacances d’été, comme les incendies font rage dans le centre de la Californie et dans Yosemite, nous changeons nos plans et décidons de monter par la route 1 vers le Nord. Première journée de route dans le brouillard, nous arrivons à Bodega Bay. Tous les campings affichent complet, les grands de 200 places comme les plus petits. Nous finissons sur les conseils d’un ranger dans un camping quasi-sauvage de 10 places super sympa. Le long d’une rivière, la Russian River et encaissé dans une vallée.  Vers 17h on s’est dit qu’il faudrait peut-être essayer de manger tôt pour trouver quelque chose d’ouvert. Eh bien, même avec ça, ça a été dur, les 2 premiers restaurants étaient fermés. Pourtant on était retournés sur Bodega. Les 3 restaurants suivant ressemblaient plus à un fast food qu’à un restaurant. Et à force d’insister nous finissons dans un restaurant du Michelin, super bon. Ça valait le coup (et le prix !). Célian s’est régalé avec un plat de pâtes à tomber à la renverse. Le canard de Magali et mes pâtes à l’agneau étaient succulents. Bref, bonne solution de repli.


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Mardi

La nuit a été bonne, même si une chouette a hululé, et pas trop froide. Tous les 3 trois sous la couette et avec des oreillers. Oui, c’est le camping de luxe. Petit déjeuner brioche maison (elle ne va pas faire tout le voyage), puis partie de poker avec Célian. Nous prenons la voiture dans un brouillard épais. La côte devrait être belle, en route sur la falaise, mais la visibilité n’est guère de plus de 20m. Vers midi ça se lève finalement et on aperçoit la mer. C’est très beau. Nous nous arrêtons dans une petite crique. Célian fait de l’escalade sur les rochers. Il arrive même à se râper les fesses. On fait un tour dans la crique. Du haut de la falaise nous apercevons des phoques qui font la quille dans l’eau. La vue est remarquable, c’est super. L’eau est turquoise avec un peu de vert. En remontant nous nous installons sur un banc pour faire notre pique-nique. Deux geais bleus viennent nous regarder manger et ramassent les miettes. Nous reprenons la route. Ce soir nous nous arrêtons encore dans un camping primitif au bord de la mer, devant une plage gigantesque. Il est 17h et nous prenons l’apéro devant les vagues. Célian nous a fait un banc de luxe avec des bois flottés. Super agréable comme apéritif. Il est maintenant 18h, il faut aller à la ville pour manger. 12 miles de route côtière. Arrivés à Mendocino, nous faisons quelques courses, car il faut au moins des marshmallows pour Célian qui a ramassé du bois pour faire un feu de camp ce soir. Et puis il faut de quoi faire des sandwichs pour demain midi. Ce soir c’est italien, car on a bien faim. Un bon restaurant, l’ambiance est sympa et la nourriture est bonne. Célian s’est régalé avec des lasagnes. Un fois de plus, une bonne adresse. Nous rentrons donc à notre camping où le feu est prêt à être allumé. Nous faisons attention aux escarbilles et nous voilà à griller nos marshmallows. Humm, c’est bon. Il est 10h, il est temps d’aller faire dormir les yeux. A demain et bonne nuit.
Mercredi

Très bonne nuit au son des vagues. Les autres campeurs ont été très calmes. Après conseil de famille, nous décidons de rester encore une nuit dans ce camping. Donc pas besoin de démonter la tente. Avant de prendre le petit dèj, je me promène sur la plage et vois ce que j’ai initialement prix pour un furet, qui était en fait une loutre ! Elle ne m’a pas vu, je m’approche tout près. A 5 mètres elle lève la tête, réalise que c’est un humain et s’enfuit vers l’eau, où elle va se jeter dans la première vague. A 10h nous allons à Albion pour voir si on peut louer des kayaks. Après négociations avec l’organisateur, fort sympathique, nous décidons de faire un tour guidé, avec d'autres touristes. Bon, ce n’est pas de la grande balade, ou du kayak extrême, mais on passe dans des arches et tunnels, ce que l’on n’aurait pas fait par nous-même. Donc excellente sortie. Nous avons aussi vu des phoques, de tout près. Bref, cela valait le coup. Après la balade, nous allons faire notre pique-nique en haut de la falaise, avec vue sur l’Océan, à Mendocino. Nous faisons ensuite une marche le long de la côte, puis allons faire des courses pour ce soir. Dîner au camping, avec au menu tortellini trois fromages. Le soleil est sorti pendant 5min, le temps de l’apéro face aux vagues. J’ai même essayé de pêcher, c’est juste pour dire et l’on mangera quand même les pâtes ce soir ! Le feu est prêt pour les marshmallows. Nous préparons l’itinéraire pour demain. L’objectif principal sera de trouver un hôtel pour faire une nuit confort et surtout prendre une douche. C’est vrai que l’on est un peu salés ce soir.
Jeudi

Route jusqu’à Eureka. Encore une bonne nuit, après hésitation je ne fais pas de crêpes pour le petit déjeuner, il n’y a pas d’eau pur faire la vaisselle, ça devient difficile. Nous nous contentons donc de tartines confiture et Nutella. Il est 9h, le camp est levé. Tout le monde est dans la voiture, direction Eureka. La route est longue, on s’arrête sur une falaise pour faire un pique-nique avec vue sur la mer. Le pique-nique est classique, sandwich au jambon de Parme, tomate, kiri. Après une bonne heure de route le long de la côte, la route 1 bifurque dans les terres. La route devient sinueuse, étroite dans une forêt épaisse. C’est vraiment superbe et contraste par rapport à ce qu’on avait fait jusqu’à présent. Nous continuons pendant 60 km avant de retrouver la route 101 qui est quand même plus grosse. Elle a été faite pour agrandir la route originale qui passait dans les redwoods (= séquoias). On décide de prendre cette route alternante qui est sublime. Arrivé à Eureka, nous trouvons un motel. Enfin une douche ! Ça fait du bien. Vive le confort moderne! Ce soir c’est resto, c’est fête. On trouve un resto de poisson a 15min d’Eureka. Ambiance très bonne, un vin de la région fort bon. Le fish&chips de Célian est parfait. Encore une bonne journée.

Vendredi

Après un peu de boulot pour envoyer ma newsletter, nous allons nous promener dans la vieille ville d’Eureka. Célian y fait une chasse aux dinosaures. Les buildings sont étonnants, de style victorien. Cette ville abrite de nombreux ateliers d'artistes, il y a plein de petits magasins. Il est midi, la chasse est bonne. Nous prenons la route pour Crescent City. Nous nous arrêtons en route pour une balade dans la forêt d’un des nombreux parcs nationaux. Au pied de la plage, une forêt dense et une petite gorge. Il se fait tard, nous n'aurons pas de temps de conduire jusqu’à Crescent City, nous décidons donc de camper à Klamath. Le camping est merveilleusement situé, juste sur la rivière. Autour d’un feu de camp, nos voisins campeurs nous apprennent que demain c’est la fête du saumon dans le village indien et que des centaines de pêcheurs viennent à l’embouchure de la rivière pour pêcher le saumon atlantique. On va essayer de voir ça demain et si on a le temps, peut-être d’essayer d’en pêcher un. Bref, il est temps de faire dormir les yeux.... À demain tout le monde.


Samedi

Les voisins se sont levés super tôt pour aller pêcher. Bon on s’est rendormi après leur départ... mais bon, pas trop cool. Il est 7h30 l’eau est en train de chauffer pour le petit dèj. Célian fait une grasse matinée. Pendant ce temps Magali et moi décidons de rester une nuit de plus dans ce camping car la vue sur l’eau est super sympa. Une fois Célian levé et le petit déjeuner fini, nous prenons la voiture pour aller à l’embouchure de la rivière voir combien de pêcheurs y sont pour tenter leur chance et sortir d’énormes saumons. Ils sont tous alignés de chaque côté du bras d’eau. Il y en a au moins 50 en rang d’oignons. Les Indiens ont le droit d’utiliser un filet qu’ils laissent dériver, tandis que les autres pêcheurs n’ont le droit qu’à des hameçons sans ardillons. C’est sûr, entre les 2 techniques, il y en a une un peu plus efficace. Une bande de phoques nagent dans les vagues de l’embouchure. Il y en a plus d’une vingtaine dans l’eau. Soudain on entend un coup de feu. Un indien s’amusait avec un fusil à lunette à tirer sur les phoques. Il ne cherchait pas à leur faire peur mais à les tuer. Sans pouvoir les attraper une fois morts vue la grosseur des vagues. Je discute avec un pêcheur qui remuait la tête d’un air de dégoût. Il m’expliqua que personne n’irait lui dire quoi que ce soir même s’il est trop près de la foule pour utiliser une arme à feu et que ce n’est pas autorisé de tirer sur les phoques. Car ici on est dans une réserve indienne et les lois sont leurs lois. Les lois des Etats-Unis ne s’y appliquent plus. Bref, on s’est soudain vu dans la série télévisée Longmire ! Alors on n’a pas attendu qu’il arrive à tuer le phoque ou tirer dans la foule, on est parti, on en avait assez vu. Il était midi, juste le temps d’aller à la fête du saumon au village Klamath. Expo de vieilles voitures, stands de nourriture, et autres objets d’art artisanaux. On a même vu un type qui taillait des lames de silex. Après 1h30 de queue pour goûter le saumon local, Célian avait sagement choisi le hot dog, nous reprenons la voiture pour monter au point le plus au Nord de notre voyage. Crescent City. Nous descendons dans une gorge le long de la Smith River pour faire trempette (juste les pieds). Il est 18h, nous sommes de retour au camp, il est temps de faire l’apéro autour d’une partie de Jungle Speed. Les plans sont faits pour notre retour. Le club de hockey ayant annoncé à la dernière minute un test obligatoire pour tous les joueurs de l’équipe ce Mardi, nous changeons nos plans. Nous couperons donc pour rejoindre la route 5 vers Redbluff. On ne veut pas dormir dans les terres à cause des incendies. De plus, la route 299 est coupée à cause du grand feu en Californie (Carr Fire). Voilà encore une bonne journée en tout cas. Après notre douche (cette fois, nous sommes dans un camping de luxe!), il est 21h30, on a observé la lune à la lunette, il est temps de faire dormir les yeux. A demain.
Dimanche

La nuit a été bonne, si ce n’est que les jeunes de la tente d’à côté ont encore laissé sonner leur réveil longuement à 5 heures du mat. On dort bien par terre, quand on est bien fatigués! Les voisins sont partis pour pêcher le saumon, et ont rapporté leur quota vers 8h du mat. Journée de pêche courte pour eux. Petit déjeuner, douche et nous voilà prêts pour prendre la route. Sur le chemin, vers Eureka, il y a une route scénique qui a l’air sympa, nous essayons. Elle passe à travers de grands arbres. Nous nous arrêtons pour faire une petite marche et voir des “ big trees”. Il y en a plein... il y a même un panneau qui le dit, il y a des flèches dans toutes les directions. Les arbres font plus de 20 mètres de circonférence et sont vieux de plus de 1500 ans. Majestueux, c’est le mot qui vient. Un peu plus loin on s’arrête pour faire le plein de mûres. 30min de cueillette et nous remplissons 4 zips locks, plus 2 boîtes plastiques. De quoi faire quelques pots de confitures et tartes en rentrant à la maison. Arrivés sur Eureka et de nouveau dans une zone avec 3G, nous vérifions les zones d’incendies, il ne faut surtout ne pas passer par la 299. Comme le camping que l’on pensait prendre sur la route de Red Bluff est à quelques km d’un nouvel incendie, nous décidons de faire la traversée le lendemain d’une seule traite vers la route 5. Donc on passera un jour de plus sur la côte. Magali dégotte un camping le long de la mer près de Petrolia. Ce n’est qu’a 1h30 d’Eureka et ne nous rallonge pas trop pour demain. En route, sur un parcours sinueux et splendide, Célian s’écrit : “ Un Zèbre !”. Non, on n’a pas fumé, non on n’a pas bu non plus. Il y avait bien des zèbres dans un pré au milieu de chevaux. A quelques km de là sur la route de terre qui mène au camping, Célian s’écrit : “Une voiture dans les arbres !”. Non, non, non on ne délire pas. Il y a bien une voiture, ou plutôt un pick-up entre 2 arbres, à 3 mètres du sol. Si on était parano, on aurait fait demi-tour car on se croirait dans le film Délivrance. Là, on est dans l’Amérique profonde. Le camping est extra, au bout du monde (L’endroit s’appelle la “Lost Coast”), il y a un peu de vent, ou plutôt il y a un vent à décorner les bœufs. Ce qui nous permet de faire du cerf-volant. Célian se fait même traîner par le cerf-volant tellement ça tire. Après un bon dîner facile (un plat préparé Indien à réchauffer), nous regardons le coucher de soleil, premier réel coucher sur le Pacifique, car ce soir il n’y a pas de nuages. Ok, une bande de nuage nous empêche de vraiment voir le soleil toucher l’eau. Mais bon, c’est quand même joli. Voilà, il est temps de se coucher. Le vent est tombé, et nous, nous tombons de sommeil. A demain, si vous le voulez bien.

Lundi

On plie le camp, on est sur la route relativement tôt. Bonne décision car lorsqu’on arrive sur la route transversale pour traverser le massif, il est indiqué que le tronçon du milieu n’est ouvert pour cause de travaux, que de midi à 13h. Juste le temps pour nous de passer à 12h30. Beaucoup de chance, car sinon on aurait dû attendre 17h pour pouvoir passer. Après avoir passé cette section, on s’arrête au bord d’un lac pour manger. Etonnant, nous sommes passés des 15 degrés de la côte à la canicule en quelques heures. Comme nous arrivons à Red Bluff relativement tôt, et qu’il ne reste que 4h de route pour rentrer à San Francisco, nous décidons de manger au resto à Vacaville et de finir la route jusqu’à la maison aujourd’hui. Voilà les vacances sont finies.  C’est fort agréable comme vacances, un peu “roots", mais rafraîchissant. On a vu de très beaux paysages, de magnifiques grands arbres et des étendus désertiques, tout ceci en restant en Californie. Très belle côte ... Et pour ces vacances…” 1, 2, 3 Bretagne !!!”